Les funérailles de la Pékan - une porte s’ouvre
Tout d’abord publié en juin 2022, je repartage ce récit ici, en ce mois de novembre de cette année 9.
Voici donc l’histoire de ce printemps où la mort de la Pékan a accéléré ma transformation.
Mars 2021, plus ou moins 15 jours avant ma fête.
Une Pékane (une pékan femelle...) habite déjà ma Roue Totémique depuis quelques mois lorsque ma Sister-Alliée m’appelle pour m’offrir une jeune pékane morte que son chéri a trouvée sur le bord du chemin et a ramenée à la maison.
J’accepte avec joie et émotion, tout en sentant que je mets les pieds dans quelque chose d’important et de grand, sans toutefois pouvoir définir ce dont il s’agit.
C’est ainsi que commence l’histoire des funérailles de la pékane, un moment charnière qui continue à m’offrir pistes et médecine. Mais dans les faits, cette aventure remonte à la mi-janvier 2021, alors que je reçois mes premiers messages de l’énergie de la Pékane, avant même qu’elle se présente à moi dans ma Roue Totémique. J'avoue que jusque-là, mon opinion du pékan se limitait pas mal à « mangeur de chats ».
À ce moment ses messages sont brefs mais hyper clairs :
(Oui ma Pékane me parle parfois en anglais mais je vous mets aussi la traduction 😉 )
Je suis celle qui coupe les liens – particulièrement les liens qui t’entravent
Be bold (Ose)
Create despite fear (Crée sans crainte)
You can do this (Tu peux le faire)
There is work to be done (Il y a du travail à faire)
Amuse-toi
Sois souple et présente, vraiment présente
C’est également à cette période que je reçois ce download:
« Le pékan n’est pas méchant. Il fait ce qu’il y a à faire. Il remplit son rôle, peu importe ce que l’on pense de lui. Le pékan n’a pas peur. Il a confiance en sa force. Il agit. Le pékan n’a pas vraiment de prédateur, sauf l’humain. »
Ces messages me touchent et je sens l’élan de passer davantage de temps avec elle, de lire sur les particularités du pékan (plus particulièrement de la pékane!), et d’honorer sa présence dans ma Roue Totémique comme il se doit.
Deux mois plus tard, au matin du 30 mars 2021, sans trop avoir de plan clair pour la suite des choses, je me rends chez ma Sister-Alliée chercher la dépouille de cette jeune pékane. Avant de partir de chez-moi j’ai l’élan de réunir certains outils et objets sacrés en sentant bien qu’une fois la pékane ramassée je me dirigerais directement vers la forêt.
J’ai été touchée en plein cœur (mais pas surprise 😉 ) par l’attention avec laquelle ma Sister-Alliée avait entouré la dépouille de la jeune pékane. Celle-ci reposait dans son cercueil de carton, sur un tissu rouge et un lit de pruche, accompagnée d'un petit sac contenant les offrandes que ma Sister avait préparées pour elle. Le ton était mis!
J’ai profité du 30 minutes de route devant moi pour simplement m’ouvrir à ce moment, à cette étape. Pour laisser l’esprit de la Pékane me guider. Cette jeune pékane n’était pas la première dépouille à traverser ma vie, mais je sentais que ce moment était important, que quelque chose de plus grand profitait de ces funérailles pour se rendre jusqu’à moi.
En arrivant dans la forêt, je me suis dirigée vers un petit rocher que j’aime bien. C’est là que j’installerais le corps de ma petite pékane. Le rocher la protègerait.
Puis j’ai ouvert son cercueil et me suis déposée en communion avec elle et sa médecine. Je l’ai prise dans mes mains, lui ai parlé et j’ai aussi pris le temps de vraiment la regarder. Ce n’est pas tous les jours qu’il est possible d’observer cet animal de si près!
Ses pattes m’ont particulièrement fascinée.
« La puissance et la détermination de marcher son incarnation. »
Tel est le message qu’elles m’offraient.
J’ai même caressé la possibilité de garder une de ses pattes. Mais l’esprit de la Pékane m’a rapidement informé que non, elle ne voulait pas de coupure de patte. Elle demandait que son corps soit déposé en entier et j’ai senti que ce n’était pas négociable.
Elle m’a toutefois invitée à couper une mèche des poils du bout de sa queue, question que mon humanitude ait une représentation physique de ce moment de passage, ce que j’ai fait avec gratitude.
J’ai utilisé les branches de pruche pour lui faire une couche épaisse et y ai déposé sa dépouille. J’ai également répandu sur elle et autour d’elle les offrandes de ma Sister-alliée ainsi que celles que j’avais moi aussi préparées.
J’ai parlé à la pékane. J’ai aussi joué du tambour, pour elle et pour la forêt, demandant à cette dernière de veiller sur le corps de cet animal, pour son retour à la terre.
Tout au long de ce processus j’entendais « la mort du chamane ». Je sentais que je comprendrais au fil du temps pourquoi cette pékane traversait ma vie à cet instant précis et quel message me réservait ce terme « la mort du chamane ».
En fait, ça aura pris un peu plus d’un an de tissage d’évènements, de pistes et de clins d’œil de la Vie pour que je commence à comprendre ce qui s’apprêtait à naître.
La route se dévoile en avançant et en expérimentant.
Pour ma part, je sens que ce processus comprend également l’aspect partage de l’expérience.
L’avenir me dira où tout cela me mènera! 😉
Il y a de la transformation dans l’air …