Une Pékane (une pékan femelle…) habite ma Roue Totémique depuis quelques mois lorsqu’on m’appelle pour m’offrir une jeune pékane morte trouvée sur le bord du chemin et ramenée à la maison. J’accepte avec joie et émotion, tout en sentant que je mets les pieds dans quelque chose d’important et de grand, sans toutefois pouvoir définir ce dont il s’agit. Récit d’un passage…

Depuis ce matin, je sens l’envie de partager à propos de cette période annuelle bien particulière où nous mettons les pieds, là où le voile s’amincit et où le lien avec nos défunts est encore plus tangible que le reste de l’année. Je me serais bien vue au cimetière à filmer une vidéo sur le sujet, mais la température et moi n’étions pas bien timées aujourd’hui. Peut-être réussirais-je à y aller tôt demain matin? Avant que la pluie recommence? On verra. Pour ce soir, c’est via ce billet de blogue que je te partage mon ressenti.

Il y a quelques semaines mon système nerveux à sorti le drapeau blanc. Il n’en pouvait juste plus de toute cette charge supplémentaire à tenir à bout de bras. Les délais et les incertitudes administratives ont été son coup de grâce. Il était rendu à bout de souffle. Je suis allée chercher de l’aide et du soutien et j'ai compris que je touchais également à une autre couche de deuil qui était principalement habitée par de nombreux regrets et peines en pensant à ces années de complicité, à nos difficultés et à ce qui aurait pu être.

Le 13 août dernier, mon Nomade, mon Trucker, mon Géant au grand cœur, l’homme le plus précieux de ma vie, est mort. Ce matin-là, étant donné qu’il ne répondait ni aux textos ni aux appels depuis plusieurs heures, je me suis rendue chez-lui m’assurer que tout était ok. J’avais un étrange feeling et je sentais qu'une partie de moi savait ce qui m’y attendait même si j’espérais me tromper. Sans le savoir j’avais été préparée par l’invisible pour la découverte que j’allais faire.(Cliquez sur l'image pour accéder au billet entier)

Qu’est-ce que la mort? Qu’est-ce que la fin de vie si ce n’est qu’un préparatif? Les plus grands voyages sont toujours un peu inquiétants et demandent foi, courage, audace et un peu de folie aussi. Qu’allons-nous y rencontrer?

J’ai l’impression que je retardais l’écriture de ce billet parce que je ne savais pas trop s’il fallait que j’en fasse un récit de ton passage, un hommage au 9 ans que tu as passé à nos côtés ou mettre plutôt l’accent sur les leçons de vie et de cheminement derrière tout ce qui a entouré tes dernières semaines. Cet après-midi je sens bien que tous ces questionnements sont une tentative à rester au-dessus des émotions en lien avec ton absence.

À chaque matin où j’ouvre les yeux, une journée de plus commence, une journée de plus où je suis en vie. Une journée de plus où la danse de la vie et de la mort aura lieu dans la vie de chacune et chacun d’entre-nous. Je n’ai pas de maladie grave ni de verdict sombre qui me plane au-dessus de la tête si ce n’est qu’une garantie, celle qu’un jour mon corps arrivera à son dernier souffle.